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Dans le concert des sanctions économiques contre la Russie, le G7 a décidé d’interdire les transactions en or. Une mesure un peu vaine pour Jean-François Faure, spécialiste des métaux précieux et P.-D.G. du groupe AuCOFFRE.
L’interdiction des transactions en or est une mesure qui a pu étonner, une tentative de réduire les garanties monétaires d’un pays qui reposent en partie sur un stock d’or reconstitué par Poutine depuis son accession au pouvoir.
Poutine : une passion pour l’or
Dans l’histoire de la Russie et de l’Union Soviétique, l’or a une place importante. Les Tsars à la fin du XIXe siècle ont tenté de garantir leurs finances avec pas moins de 1.400 tonnes d’or. Les bolcheviques, quand ils arrivent au pouvoir, se servent de ce trésor pour financer le pays.
Mais c’est finalement Staline qui stockera le plus d’or avec 2.500 tonnes dans les coffres de Leningrad (Saint-Pétersbourg) à sa mort. Un trésor qui va fondre avec les Présidents suivants.
Vladimir Poutine retrouvera seulement 450 tonnes d’or en arrivant au Kremlin. En vingt ans, il va reconstituer les réserves pour atteindre en 2022 plus de 2 300 tonnes. Le record de Staline n’est pas battu, pourtant on s’en approche.
La volonté de réduire sa dépendance au dollar
La stratégie du président russe est claire. Il doit absolument trouver un moyen de soutenir le rouble en cas d’attaque économique contre son pays. Il veut absolument réduire sa dépendance au dollar. En 2018, alors que le cours de l’or est assez bas, la banque centrale russe accélère ses achats d’or et vend ses bons du Trésor américain.
Résultat, en valeur, la réserve russe compte fin 2021 plus d’or que de dollars. Le choix d’investir dans l’or a été gagnant quand les cours se sont envolés pendant le COVID et encore aujourd’hui avec des cours records.
Le G7 veut interdire l’usage de l’or russe… en vain ?
Les dirigeants occidentaux ont bien compris que le stock d’or de la Russie permettrait de réduire les effets des sanctions économiques. Peut-être pas de défendre la valeur du rouble, mais comme en ce moment les Russes vivent en quasi-autarcie, la valeur de leur monnaie par rapport aux monnaies étrangères les concerne un peu moins.
En revanche, pour acheter des biens à l’étranger, des armes, de l’électronique, etc. le rouble est un peu hors-jeu. Comme Poutine a décidé de refuser les paiements en euros ou en dollars, notamment pour le gaz et le pétrole russes, les devises étrangères vont se faire rares à Moscou. Même si la manœuvre semble avoir pour effet de faire remonter le cours du rouble depuis.
De l’or insaisissable
La grande force de la Russie, c’est d’avoir son stock d’or à «la maison», présent dans les coffres de sa Monnaie nationale. Lorsque les avoirs de la banque centrale de Russie ont été gelés à l’étranger, il y avait très peu d’or dans les inventaires.
Donc la quasi-totalité des 2.300 tonnes sont à Saint-Pétersbourg ou ailleurs, entre Moscou et Vladivostok. Mais peut-elle utiliser ses barres de 12 kg de métal jaune ?
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